Bruits de bottes en Libye : vers une guerre régionale ouverte ? Par Mohamed Tahar Bensaada

Le parlement turc vient de donner son accord pour une éventuelle intervention militaire en Libye. Le président Erdogan a menacé auparavant d’envoyer des troupes pour soutenir le gouvernement de Tripoli menacé par l’avancée de l’ « armée nationale » du maréchal Khalifa Haftar qui cherche à prendre la capitale libyenne depuis plus de huit mois. Le gouvernement turc n’a pas encore mis sa menace à exécution mais plusieurs sources ont indiqué que des ponts aériens se sont multipliés entre la Turquie et la Libye en vue d’acheminer des armes pour les alliés de Misrata et de Tripoli. Par ailleurs, en attendant l’envoi de troupes, le gouvernement turc a décidé d’acheminer des combattants de Syrie vers la Libye. Des sources françaises parlent d’un millier de combattants qui seraient arrivés depuis une semaine en Libye.

Une intervention turque directe dans le conflit libyen risque d’avoir des conséquences dramatiques dans le pays mais aussi dans l’ensemble de la région. Les populations civiles qui souffrent de ce conflit fratricide risquent d’être les principales victimes de la transformation de ce conflit en guerre régionale ouverte. En effet, une intervention turque directe, si elle peut sauver pour un temps le gouvernement de Tripoli, ne fera pas cesser la guerre. Loin de là. Elle risque plutôt de l’envenimer. Il faut savoir que jusqu’ici le conflit libyen, qui oppose en apparence les forces loyales au gouvernement de Tripoli aux forces du maréchal Haftar, n’aurait jamais duré autant s’il n’était pas alimenté par l’intervention de plusieurs puissances régionales. D’un côté, Tripoli est soutenu par la Turquie et le Qatar. De l’autre l’armée de Haftar et le parlement de Tobrouk qui lui sert de couverture politique sont soutenus par l’Egypte, les Emirats et l’Arabie saoudite. Si la France soutient discrètement les forces de Haftar, la Russie intervient indirectement via des mercenaires engagés par une firme privée soupçonnée d’être proche de l’entourage de Poutine.

Etant donné la configuration des forces régionales engagées dans le conflit, il est exclu que l’intervention militaire directe de la Turquie ou de tout autre protagoniste puisse mettre fin au conflit. C’est le contraire qui pourrait se produire puisqu’une intervention turque risque d’être suivie d’une intervention directe de l’Egypte appuyée par les Emirats et l’Arabie saoudite. Pour justifier son éventuelle intervention en Libye, la Turquie a argué du fait qu’elle a été appelée par le gouvernement légitime de Tripoli, reconnu comme tel par la communauté internationale même s’il contrôle désormais à peine 20% du territoire national. L’argument n’est pas dénué de sens mais sur le terrain il n’empêchera pas ses adversaires régionaux d’intervenir à leur tour avec des arguments, peut-être moins juridiques, mais tout aussi convaincants sur le plan diplomatique. En effet, les alliés du maréchal Haftar prétendent (et ils ont en partie raison) que le gouvernement de Tripoli est sous la coupe de milices djihadistes qui constituent une menace pour la sécurité régionale. C’est ce qui explique la complaisance avec laquelle les grandes puissances se conduisent avec le maréchal Haftar.

Le jeu des grandes puissances

Les puissances comme la France et l’Italie qui soutiennent chacune un protagoniste (la France soutient Haftar alors que l’Italie soutient le gouvernement de Tripoli) agitent régulièrement l’argument relatif aux risques engendrés par le conflit en matière d’immigration et d’insécurité régionale. Si ces risques sont bien réels, l’interventionnisme de la France et de l’Italie s’explique aussi par les perspectives financières de la reconstruction de la Libye (un marché estimé à 300 milliards de dollars) et la volonté de se positionner sur un marché énergétique des plus prometteurs. En apparence, les Etats-Unis semblent plus désengagés que leurs alliés européens sur le théâtre libyen, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne seraient pas appelés à jouer un rôle décisif le moment venu. Pour le moment, les Américains laissent faire leurs alliés régionaux et c’est peut-être ce qui explique, du moins partiellement, l’immobilisme diplomatique qui a affecté ce dossier jusqu’ici.

En effet, même si au Conseil de sécurité, les grandes puissances vont réitérer les déclarations habituelles sur la nécessité de privilégier une issue diplomatique à la crise libyenne, il est peu probable qu’elles aillent plus loin tant leurs intérêts se trouvent imbriqués avec ceux de leurs alliés régionaux qui se font la guerre par procuration sur le théâtre d’opérations libyen. Tout au plus, ce que les grandes puissances peuvent faire c’est décourager leurs alliés régionaux respectifs d’entrer dans un conflit direct qui risque d’envenimer la situation et créer des conditions plus favorables au déploiement des groupes terroristes qui constituent une menace pour la sécurité régionale. A moins que toutes ces conséquences apparemment redoutées ne soient recherchées en fin de compte dans le cadre d’un nouvel agenda obéissant à de nouvelles configurations géostratégiques dans lesquelles l’Afrique du nord est appelée à devenir un nouveau théâtre d’opérations pour des raisons inavouées.

Même si, à l’instar de la communauté internationale, les Etats-Unis reconnaissent le gouvernement de Tripoli, cela n’a pas empêché l’Administration Trump de soutenir implicitement l’assaut des forces du maréchal Haftar contre la capitale libyenne en avril dernier. Ce n’est qu’après s’être rendu compte que ce dernier était incapable de prendre la capitale dans un délai rapide que Washington a fait marche arrière et a semblé revenir à une position diplomatique plus équilibrée et plus proche de la position défendue par l’émissaire des Nations unies. Washington risque aujourd’hui de jouer la même partition. Les Américains ne semblent pas enthousiastes à l’idée d’une intervention turque en Libye et ils l’ont fait savoir mais de l’autre, ils se méfient de l’interventionnisme croissant des Russes dans la région. Les Américains ont accepté de sortir de Syrie face aux pressions des Russes non sans avoir laissé derrière eux les Turcs qui ont pour mission de « contenir » la Russie et ses alliés conjoncturels iraniens.  En Libye, la situation se présente différemment. L’intervention des mercenaires russes et ukrainiens aux côtés du maréchal Haftar, même si elle n’engage pas officiellement Moscou, risque d’être décisive dans l’éventualité d’un assaut contre la capitale libyenne. La Russie pourrait en profiter pour renforcer sa présence dans ce pays. Les Américains pourront-ils s’accommoder facilement de cette nouvelle donne tant que la Russie sera obligée de compter avec des puissances régionales comme les Emirats et l’Arabie saoudite dont la sécurité nationale dépend essentiellement du parapluie américain ?

Si le conflit libyen en cours apparaît de plus en plus comme une guerre par procuration entre plusieurs protagonistes régionaux appuyés discrètement par des puissances internationales, il ne faut pas négliger pour autant les contradictions internes qui ont pour toile de fond la lutte pour le contrôle du pouvoir et de la rente pétrolière, une lutte aiguisée par de nouveaux clivages idéologiques qui se nourrissent à leur tour de vieilles rancunes régionales et tribales. C’est pourquoi l’annonce de l’intervention turque, même si elle semble jusqu’ici avoir excité le camp du maréchal Haftar qui a appelé à la « mobilisation générale contre l’envahisseur étranger », pourrait avoir un effet contraire à celui qui est redouté par les observateurs. En effet, la perspective d’une aggravation du conflit pourrait tout aussi bien inspirer aux protagonistes libyens et notamment aux partisans du maréchal Haftar de bien meilleurs sentiments et les pousser à la table des négociations. En tout cas, c’est ce que semble espérer l’envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé.

Les conséquences sur les pays voisins 

Face aux risques encourus d’une aggravation du conflit en cas d’intervention turque, les pays voisins qui redoutent les conséquences d’une telle aggravation sur leur propre sécurité nationale, la Tunisie et l’Algérie ont réagi en réitérant leur rejet de l’ingérence étrangère en Libye et en appelant les protagonistes libyens à rechercher une solution politique consensuelle à leurs différends. Ces appels, comme ceux qui les ont précédés depuis plusieurs années, risquent de ne pas être entendus. Même si l’Algérie dispose de plus de moyens que son voisin tunisien, sa marge de manœuvre est très étroite tant que les principaux protagonistes libyens continuent de faire appel au soutien de puissances régionales qui défendent leurs intérêts en Libye. A moins que paradoxalement les risques d’aggravation du conflit n’aient des résultats contraires.

Si le conflit libyen en cours apparaît de plus en plus comme une guerre par procuration entre plusieurs protagonistes régionaux appuyés discrètement par des puissances internationales, il ne faut pas négliger pour autant les contradictions internes qui ont pour toile de fond la lutte pour le contrôle du pouvoir et de la rente pétrolière, une lutte aiguisée par de nouveaux clivages idéologiques qui se nourrissent à leur tour de vieilles rancunes régionales et tribales. C’est pourquoi l’annonce de l’intervention turque, même si elle semble jusqu’ici avoir excité le camp du maréchal Haftar qui a appelé à la « mobilisation générale contre l’envahisseur étranger », pourrait tout aussi bien avoir un effet contraire à celui qui est redouté par les observateurs. En effet, la perspective d’une aggravation du conflit pourrait inspirer aux protagonistes libyens et notamment aux partisans du maréchal Haftar de bien meilleurs sentiments et les pousser à la table des négociations. En tout cas, c’est ce que semble espérer l’envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé et avec lui les gouvernements tunisien et algérien.

En attendant, la Tunisie et l’Algérie n’ont pas d’autre choix que de renforcer la surveillance et la protection de leurs frontières avec la Libye voisine ainsi que leur coopération sécuritaire et militaire pour empêcher l’infiltration des groupes terroristes si le conflit actuel venait à se transformer en guerre régionale ouverte sur le territoire libyen avec le risque d’un exode vers les pays voisins qui pourrait toucher entre un et trois millions de personnes. Les gouvernements tunisien et algérien devraient également faire face à un phénomène nouveau qui risque de constituer un véritable défi politique et médiatique, à savoir la division de l’opinion publique dans ces deux pays sur la politique à suivre. Une partie de l’opinion publique soutient ouvertement l’intervention turque aux côtés du gouvernement de Tripoli, une autre partie ne cache pas son hostilité à l’interventionnisme turc dans la région, accusé de cacher une volonté de domination régionale digne d’un passé ottoman révolu.

La division au sein de l’opinion publique dénote des clivages idéologiques habituels (les frères musulmans soutiennent la Turquie, les nationalistes et les démocrates s’opposent à la Turquie même s’ils ne soutiennent pas tous ouvertement le camp de Haftar) mais elle pose également le problème de la recherche d’un consensus rationnel autour de la politique étrangère quand les intérêts stratégiques du pays et sa sécurité nationale sont en jeu. Un consensus d’autant plus difficile à atteindre qu’aussi bien les pouvoirs en place qu’une société civile dépolitisée et sujette à toutes les manipulations médiatiques doivent faire face ensemble aux impératifs majeurs de la nécessaire réconciliation de la souveraineté nationale et de la souveraineté populaire.

Un cessez-le-feu fragile

A son corps défendant, Erdogan aura été l’homme de la paix en Libye. Alors que son annonce de faire intervenir son armée pour sauver ses alliés de Tripoli sérieusement menacés par l’avancée des forces de Khalifa Haftar faisait craindre une guerre régionale ouverte, voilà que le porte-parole de Haftar vient d’annoncer un cessez-le-feu à la surprise de tous les observateurs. Il s’agit là d’un tournant dans ce conflit qui dure depuis des années et qui s’est aggravé en avril dernier quand les forces de Haftar ont décidé de prendre d’assaut la capitale libyenne. Que s’est-il passé entre-temps ?

La décision unilatérale de Khalifa Haftar semble avoir répondu à l’appel au cessez-le-feu lancé il y a 48 heures par les présidents Poutine et Erdogan, un appel qui a été suivi d’abord par un refus catégorique de Haftar avant que ce dernier ne se ravise 24 heures plus tard. Si la pression russe et turque y est pour une grande part, il est difficile d’expliquer les derniers développements sur la scène libyenne uniquement par ce facteur. En effet, la question qui reste posée est la suivante : pourquoi Moscou et Ankara ont attendu aujourd’hui pour appeler au cessez-le-feu les belligérants qui dépendent en grande partie de leurs soutiens respectifs ?

Si l’intervention conjointe des Russes et des Turcs en faveur d’un cessez-le-feu a fini par faire revenir à la raison Khalifa Haftar, il ne faut pas négliger le rôle des acteurs régionaux que les craintes d’un dérapage militaire préjudiciable à leur sécurité nationale ont permis de rapprocher alors qu’ils avaient des positions apparemment éloignées il n’y a pas si longtemps. En effet, le rapprochement inattendu entre l’Egypte et l’Algérie sur le dossier libyen, dont les principaux concernés se sont bien gardé de divulguer toutes les motivations secrètes, a sans doute pesé de tout son poids dans le changement de posture du « maréchal » de Benghazi qui promettait, il y a quelques jours, qu’il n’arrêterait pas son offensive avant la « libération » de Tripoli.

Sans le soutien militaire direct de l’Egypte et avec la probabilité de ne plus pouvoir compter sur les mercenaires russes, les forces de Haftar savent qu’elles sont impuissantes à continuer leur guerre contre leurs adversaires de Tripoli, à fortiori depuis que ces derniers sont désormais épaulés par plusieurs milliers de combattants « syriens » transportés en Libye par Erdogan. Tout laisse penser que l’armée égyptienne a bien calculé les risques démesurés d’une guerre régionale ouverte en Libye et a préféré se ranger sur la position algérienne marquée par une prudence extrême depuis le début du conflit. Les diplomates algériens n’ont eu aucun mal à convaincre leurs homologues égyptiens que la poursuite de leur soutien direct à l’effort belliqueux de Haftar était le meilleur cadeau que l’Egypte pouvait offrir à son adversaire géopolitique turc. Il faut ajouter à cela le fait qu’un enlisement de l’armée égyptienne en Libye risquait d’arranger les intérêts d’une autre puissance régionale dont on parle peu dans ce conflit mais qui continue de surveiller de près tout ce qui passe dans la région.

Le retour de la diplomatie algérienne à la faveur des derniers développements qui ont affecté la scène libyenne n’a pas échappé aux observateurs. Dès son discours d’investiture, le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait déclaré que l’Algérie n’accepterait plus d’être marginalisée dans le processus diplomatique visant à trouver une issue politique au conflit libyen. Dès l’annonce de la décision du président Erdogan d’envoyer des forces en Libye, la diplomatie algérienne s’est ébranlée dans toutes les directions, en profitant du fait qu’elle a su garder les ponts  avec les deux protagonistes et leurs parrains régionaux et internationaux respectifs. En l’espace de quelques jours, Alger est devenue la capitale de la région : après avoir reçu le président du Conseil de Tripoli, Fayez Al Siraj et le ministre turc des affaires étrangères, le chef de la diplomatie algérienne a reçu ses homologue italien et égyptien. Une convergence diplomatique semble s’être dessinée, il est vrai après que le sommet du Caire, qui avait réuni quelques jours auparavant l’Egypte, la France, l’Italie, la Grèce et Chypre, ait lamentablement échoué en raison du rapprochement russo-turc sur le dossier libyen.

En recevant le ministre turc des affaires étrangères, le président algérien a condamné vigoureusement l’attaque par les forces de Haftar de l’école militaire de Tripoli, a déclaré que la capitale libyenne était une ligne rouge pour l’Algérie et a appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités en vue d’imposer immédiatement un cessez-le-feu en Libye. Si cette déclaration pouvait apparaître comme un soutien explicite au gouvernement de Tripoli soutenu par Ankara, le communiqué officiel qui a couronné les pourparlers entre les deux pays a bien insisté sur le fait que les parties ne devraient rien entreprendre qui puisse aggraver la situation. Sous-entendu :  l’envoi de conseillers et d’instructeurs turcs auxquels s’ajoutent quelques milliers de combattants « syriens » devrait servir à refroidir les ardeurs des forces de Haftar et de leurs alliés et se limiter à arrêter leur offensive contre la capitale libyenne. Bien entendu, la condition pour circonscrire l’intervention turque dans ces limites, était que l’Egypte ne tombe pas dans le piège d’une escalade militaire qui transformerait la Libye en une nouvelle Syrie.

La responsabilité des pays voisins

Le cessez-le-feu décrété par Haftar et accepté par le gouvernement de Tripoli reste fragile et à la merci de n’importe quelle provocation dans la mesure où des acteurs régionaux continuent de pousser Haftar à prendre d’assaut Misrata et Tripoli comme on peut s’en rendre compte à la lecture de certains médias arabes. Mais il n’en reste pas moins une étape importante dans la voie de la résolution politique du conflit si les parties qui ont travaillé pour ce cessez-le-feu continuent leurs efforts politiques et diplomatiques à tous les niveaux : local, régional et international. Si l’Egypte et l’Algérie n’ont pas d’autre choix que d’aller la Conférence internationale de Berlin pour faire entendre leur voix et si elles n’ont pas les moyens d’empêcher l’intervention des Russes et des Turcs sur le terrain, rien ne leur interdit de privilégier d’autres pistes et d’autres enceintes régionales qui ne sont pas moins légitimes pour rechercher une issue diplomatique au confit libyen comme l’Union Africaine, la Ligue arabe et l’Union du Maghreb arabe.

A cet égard, l’Egypte et l’Algérie se doivent d’aider la Tunisie voisine en vue de retrouver sa place naturelle dans l’architecture diplomatique et sécuritaire régionale à un moment où des puissances cherchent à l’écarter pour faire payer au peuple tunisien ses derniers « errements » électoraux et le fait notamment d’avoir envoyé au Palais de Carthage un président aux positions souverainistes tranchées. Bien entendu, l’insistance sur le rôle diplomatique des Etats voisins de la Libye n’est pas incompatible avec l’implication des puissances méditerranéennes comme la France et l’Italie qui ne peuvent être indifférentes à ce qui se passe en Libye. Snobée par son allié italien et pointée du doigt par l’Algérie qui voit en elle -à juste titre d’ailleurs- un des principaux responsables de la situation actuelle en Libye, la France, marginalisée de fait par le condominium russo-turc, serait mal avisée de contrarier les efforts diplomatiques actuels des acteurs régionaux.

Mais s’il est compréhensible que les pays voisins cherchent à contribuer à la recherche d’une issue politique au conflit, il n’en demeure pas moins que pour garder toute sa légitimité,  cette contribution devrait se limiter à accompagner les efforts des protagonistes libyens, tous les protagonistes, y compris la majorité silencieuse des Libyens qui ne se reconnaissent dans aucune des milices qui se déchirent entre elles, en prenant en otage la population civile, pour le contrôle du pouvoir et de la rente pétrolière. C’est pourquoi le processus tant espéré d’une reprise des discussions inter-libyennes pour une issue pacifique au conflit devrait être le plus inclusif possible et se concentrer sur l’impératif de la reconstruction d’un Etat national, unifié et indépendant autour d’une administration et d’une armée réellement nationale et donc débarrassée des milices de toutes sortes qui écument actuellement le pays.

 

 

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