Mise au point de la Task Force des Comités de soutien au peuple sahraoui suite à l’adoption, le 31 octobre 2025, de la résolution 2797 du Conseil de sécurité des Nations Unies concernant le Sahara Occidental
Cette résolution prolonge pour une année supplémentaire le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO). Elle rappelle à bon escient les résolutions antérieures qui réaffirment le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, dans le cadre d’un processus de décolonisation encore inachevé.
Cependant, suite aux pressions exercées par les États-Unis et la France, pour la première fois, le texte fait référence au plan dit « d’autonomie » proposé par la puissance occupante, le Maroc, comme base possible de négociation entre les deux parties. Cette inclusion, bien que non contraignante, constitue un précédent préoccupant qui risque de conforter le Maroc dans son occupation illégale du territoire sahraoui et d’y poursuivre la répression de la résistance sahraouie et l’exploitation des ressources naturelles de ce territoire. Une telle approche est en contradiction avec le droit imprescriptible du peuple sahraoui à son autodétermination conformément aux principes fondamentaux et résolutions pertinentes des Nations Unies relatives au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dans le cadre de leur décolonisation.
Les membres de la Task Force EUCOCO dénoncent les interprétations trompeuses diffusées par les médias marocains, qui présentent cette résolution comme une reconnaissance du plan d’autonomie ou de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. Le Conseil de sécurité n’a reconnu ni l’un ni l’autre. La Task Force reproche aux médias occidentaux de soutenir cette interprétation sans même avoir consulté le Front Polisario reconnu par l’ONU comme le représentant officiel du peuple sahraoui.
Nous rappelons que, conformément à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice de 1975 et aux résolutions successives des Nations Unies, le Sahara Occidental demeure un territoire non autonome dont le peuple a droit à un référendum d’autodétermination, et que le Front Polisario en est le représentant légitime. Toute solution politique au conflit doit être conforme au droit international et garantir pleinement le droit du peuple sahraoui à décider librement de son avenir.
En tant qu’organisations engagées pour la paix, la justice et le respect du droit international, nous appelons les Nations Unies et leurs États membres à réaffirmer clairement le cadre juridique du processus de décolonisation du Sahara Occidental, et à veiller à ce qu’aucune tentative d’annexion ne soit légitimée, directement ou indirectement.
Le 3 novembre 2025